L’Université doit être un lieu de création,
conservation et transmission de savoirs. Pour les étudiants, ce doit être un
lieu d’émancipation, de développement de l’esprit critique, d’acquisition, création
et confrontation de savoirs. Dans le cadre de la société actuelle, le droit
pour les étudiants à obtenir des diplômes nationaux est également une
revendication importante.
Un projet
émancipateur passe par la nécessité de mettre fin à l’organisation capitaliste
du travail, ce qui implique nécessairement l’abolition du travail salarié. Il
est donc nécessaire de combattre toute tentative de soumettre l’Université à la
crise du système salarial.
Les étudiants doivent contribuer à la libération de
la société par deux axes :
1- pour le développement du savoir et de l’esprit critique du plus grand nombre
par l’Université ;
2- contribuer
à mettre fin à la dictature du capital par la lutte collective, aboutissant à
l’abolition du capitalisme et du salariat, et la mise en place de la démocratie
directe.
Face à
l’actuelle régionalisation, qui crée des inégalités entre étudiants d’une
région à l’autre, il faut que l’Université retrouve sa cohérence au minimum
nationale (et si possible une cohérence européenne et internationale, par
l’harmonisation par le haut), par le réengagement financier total de l’Etat, et
par des diplômes vraiment nationaux - donc l’abrogation de la réforme LMD-ECTS
(qui est un préalable indispensable pour tout projet progressiste concernant
l’enseignement supérieur) et de la réforme Pécresse.
Le contenu des
enseignements doit être connecté directement à la recherche, et être totalement
indépendant des intérêts économiques, religieux et étatiques. L’Université doit
être strictement fermée aux intérêts privés.
Les priorités pour l’enseignement
supérieur doivent être :
- Retrait de la réforme Pécresse qui vise à augmenter l'autonomie des universités, donc à augmenter les inégalités entre universités et entre étudiants.
- Accès libre et entièrement gratuit à l’Université, sans aucune
discrimination de nationalité.
- Carte de séjour automatique pour tout étranger souhaitant
s’inscrire à l’Université ; de façon plus globale régularisation de tous
les sans-papiers.
- Réengagement financier total de l’Etat dans le service public
d’enseignement supérieur. Construction de locaux, embauche massive
d’enseignants-chercheurs et de personnels Iatoss, aucun contrat précaire dans
les facs, suppression des sous-traitances au privé.
- Suppression de tous les numerus clausus dans l’enseignement
supérieur, y compris en médecine.
- Enseignements de qualité, liés à la recherche.
- Des diplômes nationaux, avec des maquettes nationales, pas de
barrières sélectives aux niveaux non-diplômants. Abrogation de la réforme
LMD-ECTS et des licences professionnelles. Maintien ou retour des DEUG,
maîtrises et DEA.
- Maintien ou retour de la session de rattrapage en septembre.
- Une véritable aide sociale efficace, avec l’objectif qu’aucun
étudiant ne soit contraint d’être salarié. Augmentation considérable des
bourses en montant et en nombre ; construction de nouvelles cités-U, gel
des loyers. Parité état/étudiant sur le prix du repas au resto-U.
- Financement des facs uniquement par l’Etat, suppression de
tous les frais d’inscription et de la cotisation étudiante à la sécurité sociale.
- Accès de droit à la CMU (Couverture Maladie Universelle) pour
tous les étudiants.
- Entreprises et patrons hors des facs, respect véritable de la
laïcité. Abrogation du concordat en Alsace/Moselle.
- L’Université doit servir à l’épanouissement de tous, et pas à
former de la « chair à patron ».
- Les études doivent être dirigées vers la formation de l’esprit
critique, l’acquisition et la création de savoirs, et pas être un bachotage
quasi-permanent comme c’est actuellement le cas.
Au delà, il
faut que l’Université soit ouverte aux salariés, précaires et chômeurs, et
aussi de façon plus générale à la population ayant arrêté ses études avant le
bac et n’ayant actuellement pas accès à l’Université (si ce n’est par le système
très coûteux du DAEU).
Prenons le cas
d’un salarié qui est licencié en cours d’année, et se retrouve donc au chômage.
S’il veut aller à l’université, il lui faut s’inscrire en juillet, puis étudier
à temps plein de septembre à juin… C’est une situation très compliquée.
L’ouverture de l’Université, le développement d’enseignements destinés à la
population non-étudiante, débutant à différentes périodes de l’année, devrait
être une nouvelle mission de l’Université, reprenant le concept d’Université
populaire.
Cette nouvelle
mission ne devrait en aucun cas se substituer aux filières
traditionnelles, ni être mise en concurrence avec elles : il s’agit de
développer très largement et de façon gratuite le principe des auditeurs
libres, là aussi pour l’émancipation, le développement de l’esprit critique, et
l’acquisition de savoirs. Il ne faut surtout pas que ce système serve à
transférer le coût de la formation continue vers le salarié ou vers
l’Etat ! La formation continue doit être payée exclusivement par le
patronat.
Cela ne
pourrait bien entendu marcher qu’avec de nouveaux moyens très importants, en
locaux ainsi qu’en personnels enseignants et Iatoss.